Dans la première phase de la maladie, les lésions histologiques cérébrales se constituent peu à peu, débutant
dans le cortex des régions hippocampiques et s’étendant
dans les zones d’association postérieures du cortex
cérébral. La durée de cette phase, parfaitement silencieuse (phase pré clinique), est évaluée à 15-20 ans.
Lorsque les lésions ont atteint une certaine intensité, les signes cliniques apparaissent. Les plus
caractéristiques sont les troubles de mémoires (principal motif de consultation) qui se manifestent par une
impossibilité de mémoriser les événements récents. En pratique, le patient oublie ce qu’on vient de lui dire,
répète les questions, a des difficultés à s’orienter dans le temps. Certaines fois il « oublie qu’il oublie » et
méconnaît partiellement des difficultés. C’est donc habituellement la famille qui est à l’origine de la
consultation. Aux pertes de mémoires s’associent des modifications du comportement dans le sens d’une perte de
motivation (apathie),d’un repli sur soi et d’une irritabilité. Les troubles cliniques ne sont pas spécifiques et
peuvent être fréquemment imputés à d’autres causes, comme la dépression ou d’autres anomalies
neuropsychiques.
L’orientation dans le temps n’est pas très affecté à ce stade, mais les malades ont du mal à s’orienter dans
l’espace ( ils déambulent et se perdent même dans un environnement familier comme leur maison). Beaucoup
développent des goûts étranges ( vestimentaires par exemple)et préfèrent les couleurs vives. D’autres ont
tendance à regarder fixement en étant visiblement incapables de changer la position des yeux.
Enfin, les patients commencent à avoir des difficultés d’abstraction. L’argent, par exemple, perd sa forme
symbolique. Les malades ont aussi des difficultés à reproduire un cube parce qu’il est trop abstrait.
Progressivement, d’autres déficits cognitifs apparaissent, comme un manque du mot ou une difficulté à imiter les
gestes bimanuels sans signification tandis que le déficit mnésique et l’apathie s’accentuent.
Les problèmes susmentionnés sont plus ou moins remarqués en fonction d’un certain nombre de facteurs comme la
profession du patient, sa famille, son style de vie et sa personnalité.
Cette étape est extrêmement stressante pour le malade, puisqu’il est parfaitement conscient de son état.