Devant tous ces troubles, à un stade inaugural ou évolué, se pose la question du degré de conscience des malades
eux-mêmes devant une régression lente et inexorable de leurs facultés intellectuelles. Mêmes devant les troubles
de la mémoire, à un stade inaugural, la réponse est discutée : tantôt c’est la personne elle-même qui demande à
consulter, tantôt, et ce n’ est pas exceptionnel, c’est l’initiative de la famille qui aboutit à une
consultation permettant de suggérer que le malade ne serait pas complètement conscient de ses difficultés. Mais
les troubles de la mémoire et ceux du comportement ne sont en rien des symptômes d’une complète perte de
conscience de leur état. A l’opposé, les attitudes agressives observées à l’occasion de comportements aberrants
plaident en faveur d’un certain degré de conscience, même à un stade évolué de la maladie.
Il existe de très nombreux tests pour juger de la capacité de mémoire des personnes mais les médicaments
existants n'ont pas d'effet définitif sur la maladie. Les médicaments testés afin de tenter de permettre aux
malades de recouvrer leurs fonctions cognitives n'ont pas eu l'effet escompté et les médicaments actuels ne
permettent en aucun cas un retour de la mémoire, même partiel, et ne sont utiles que pour freiner l'évolution de
la maladie.
Au total, il faut
constater que sur cette question essentielle les avis divergent et que le bon sens conduit par respect
fondamental pour le malade, à estimer que pendant très longtemps il peut être conscient de la réalité de ses
troubles. On est cependant presque certains qu'à un stade très avancé, le malade n'a plus conscience de son trouble
mnésique étant donné l'importance des lésions. On peut finalement penser que la conscience ou non de l'état
démentiel diffère non seulement selon l'avancée de la maladie mais aussi et surtout selon la personne elle-même.